Collection: Daniel Guy

J’ai failli naître dans un cinéma!  C’est peut-être pour ça que j’ai toujours été fasciné par les images…  Mais c’est surtout grâce à mon père et à sa caméra 8 mm.  C’était une fête à chaque fois qu’il recevait, par la poste, ses films développés et que l’on poussait la table pour les projeter sur le mur de la cuisine.  Plus tard,  malgré les craintes de mon père, je me suis orienté tout naturellement vers la photo, mais c’est avec le cinéma que j’ai gagné ma vie.  Pendant 32 ans,  je me suis amusé avec toutes sortes de caméra, passé de l’argentique au numérique.  Je me suis presque toujours senti heureux sur un plateau de tournage au sein de cette drôle de famille que forme une équipe.  À la retraite, comme j’avais encore le goût des images,  je me suis remis à la photographie argentique par le biais du sténopé, fabricant mes « boîtes à trous » et développant mes pellicules avec une mixture à base de café, le Caffénol.  Et je m’amuse encore avec d’anciens procédés comme le polaroïd et sa gélatine que j’extraie et dépose sur mes papiers ou, tout simplement, en recréant des images sans caméras avec la scannographie. Toutes les façons de créer une image méritent d’être maîtrisées! Alors,  je remercie mon père qui, malgré lui, m’a inspiré.  Je me souviendrai toujours, avec émotion, du jour où il m’a dit : « Bravo, mon fils, tu as réussi! »